Rencontre avec Jürgen Hartmann, fondateur et propriétaire IDS Imaging Development Systems GmbH

Alors que le fabricant de caméras professionnelles numériques avec interface USB ou GigE Imaging Development Systems connaît une croissance supérieure à celle du marché, son fondateur répond à nos questions

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    Rencontre avec Jürgen Hartmann, fondateur et propriétaire IDS Imaging Development Systems GmbH

Imaging Development Systems célèbre cette année ses 20 ans d'existence. Pouvez-vous nous résumer son histoire et nous préciser ses domaines activité ? Jürgen Hartmann : Imaging Development Systems (IDS) est un fabricant leader de caméras professionnelles numériques avec interface USB 2.0, 3.0 ou GigE. Nous servons des marchés comme l'instrumentation et de la vision industrielle en proposant un support technique performant et une grande qualité de produits "Made in Germany". Nous sommes une entreprise indépendante et autofinancée, possédant des filiales au Japon et aux États-Unis, ainsi que des bureaux en Europe et en Asie. Nous sommes axés sur une expansion continue de notre entreprise, soutenue par nos distributeurs partenaires, dans à peu près chaque pays d'Europe et d'Asia, et par 200 employés qualifiés et motivés dans le monde entier.
Notre premier produit était le numériseur vidéo à bas coût, le FALCON, que nous livrons toujours depuis août 1997. Avec la carte FALCON à 230 euros, nous comblons l'écart avec les produits industriels de l'époque pour 500 euros et avec les produits de consommation pour 100 euros. Le développement de l'entreprise a traversé des moments importants, comme la mise sur le marché d'iGuard, un logiciel pour la surveillance vidéo avec la carte de compression vidéo pour PC correspondante en 2000, et en 2004, le lancement de nos premières caméras IDS avec interface USB et capteurs CMOS. Pour les caméras, l'USB n'était à l'époque pas considérée comme adaptée à un usage industriel. Mais j'y croyais, car cette technologie était prise en charge par Microsoft et toute l'industrie du PC et des systèmes embarqués. Nous proposons aujourd'hui des caméras USB à presque tous les concurrents qui nous avaient ri au nez à l'époque. L'USB s'est imposée comme l'interface des caméras. Notre réussite nous a encouragé à conserver cet esprit pionner par la suite, comme avec le lancement des interfaces USB 3.0 (2011) et USB 3.1 Gen 1 avec USB Type C et USB Power-Delivery (2016) ou encore celui de notre premier système de caméra 3D Ensenso (2013).
Autre exemple : en 2011, nous avons décidé en toute logique d'utiliser des capteurs CMOS à la place des capteurs CCD. Même si cette technologie présentait au début des inconvénients techniques. Pour nous, c'était clair : le CMOS appartenait au futur. Quatre ans plus tard, en mars 2015, Sony a arrêté la fabrication de sa série de capteurs CCD. Le succès de l'entreprise, et sa croissance, sont liés à l'introduction des caméras numériques. Aujourd'hui, on utilise dans le monde entier près d'un million de caméras IDS. Elles apportent leur soutien dans des applications industrielles ou non. La gamme d'applications ne cesse de s'élargir. Une grande réussite pour nous !

Quelle est aujourd'hui l'importance d'IDS Imaging Development Systems ? Chiffre d'affaires, nombre de salariés, de filiales...
Jürgen Hartmann : IDS figure aujourd'hui parmi les grands fabricants de caméras industrielles numériques et sa croissance ne se dément pas depuis des années. Nous développons et fabriquons nos produits au siège social, à Obersulm, en Allemagne. Avec des filiales aux États-Unis, au Japon et au Royaume-Uni ainsi que des représentants en France, aux Pays-Bas et en Corée du Sud, nous employons aujourd'hui près de 240 collaborateurs. Nos produits sont disponibles quasiment dans le monde entier grâce à un réseau professionnel de partenaires commerciaux triés sur le volet et d'interlocuteurs compétents.

L'année dernière IDS a atteint un nouveau record en termes de chiffre d'affaires et de commandes. A quoi attribuez-vous cette forte croissance ?
Jürgen Hartmann : Nous attribuons surtout ce développement positif à la forte croissance à l'étranger. En particulier dans la zone européenne, mais aussi dans la région Asie-Pacifique. Les investissements dans notre propre réseau de distribution portent également leurs fruits. Les bureaux de représentation ouverts en 2015 aux Pays-Bas et en Corée sont déjà parvenus à de très bons résultats. Mais le renforcement constant de nos familles de produits joue aussi un rôle important. Cette année, nous avons lancé sur le marché de nouveaux modèles de caméra avec USB 3.1 Gen 1, d'autres familles de caméra GigE et la série de caméras 3D très flexible Ensenso X.

Où se situe votre savoir-faire ? Qu'est-ce qui vous différencie réellement de la concurrence ?
Jürgen Hartmann : Nous nous efforçons de faire les choses différemment des autres et de nager à contre-courant. Détecter de bonne heure les tendances, parfois longtemps avant la concurrence, nous garantit une marge de manœuvre. Cela a été le cas notamment, comme nous l'avons déjà dit, avec l'interface USB, les capteurs CMOS ou encore notre série de caméras 3D Ensenso. Avec notre propre suite logicielle IDS, nous offrons non seulement au client un ensemble identique pour toutes nos caméras, mais nous misons aussi sur une très grande simplicité d'utilisation, la stabilité et la flexibilité. Depuis cette année, nous livrons aussi un grand nombre de nos caméras avec la norme USB3-Vision ou GigE Vision. Le client a également le choix. It´s so easy, comme le dit notre slogan. Cette philosophie, nous essayons de la traduire dans tous nos produits, dans toutes nos actions.

Quels sont actuellement vos axes de développement ?
Jürgen Hartmann : Actuellement, nous cherchons à pouvoir proposer tous nos modèles de caméra - parallèlement à notre suite logicielle IDS - avec les normes VISION. De plus, nous souhaitons intégrer divers nouveaux capteurs dans notre gamme. Et notre secteur 3D n'a pas encore révélé tout son potentiel. Ne serait-ce que dans les domaines de la vision robotique, de la vision embarquée et des plateformes pour l'usine intelligente de l'industrie 4.0, différentes approches sont envisageables.

Vous avez récemment investi dans une ligne de production. Pour quelles raisons ? N'est-il pas plus simple de sous-traiter la fabrication des cartes électroniques ? Jürgen Hartmann : Si, c'est beaucoup plus simple ! Contrairement à la tendance générale qui consiste à externaliser, pour moi, la technologie de la fabrication représente la connaissance de base et la clé d'une réussite pérenne. Naturellement, il existe des limites dans le degré d'intégration. Je ne peux pas concevoir d'acheter une machine de moulage par injection, par exemple, pour fabriquer nous-mêmes nos propres pièces mécaniques.

Quels sont aujourd'hui vos objectifs notamment en France ?
Jürgen Hartmann : La France est pour nous un marché essentiel sur lequel nous voulons jouer un rôle majeur. Mais là, comme dans d'autres pays, nous avons encore beaucoup à faire. Développer ultérieurement le réseau de distribution, par exemple, ou établir une équipe d'assistance. Nous mettons en permanence de nouveaux produits sur le marché. Ils doivent aussi être constamment mis en circulation. Car le succès d'hier ne garantit pas des lendemains qui chantent...

Alain DieulLa mission de PEI est de fournir à ses lecteurs des informations sur les nouveaux produits et services liés au secteur de l'industrie et qui sont disponibles sur le marché français. 

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