La possibilité d’assister à la 137è session de la Foire chinoise d’import‑export de Canton constitue pour moi une expérience à la fois nouvelle et passionnante. C’est d’autant plus marquant qu’il s’agit de ma première incursion hors d’Europe après près de vingt ans passés à fréquenter des événements B2B européens.
Ayant participé, depuis que j’ai rejoint une maison d’édition B2B à l’été 2006, à de nombreux salons européens dédiés à l’automatisation industrielle au sens large, cette semaine a ouvert un nouveau chapitre de ma carrière. Je me suis rendu à Guangzhou, en Chine, pour couvrir la 137è Foire de Canton en tant que rédacteur d’IEN Europe. Avec ses 55 secteurs d’exposition et 172 zones de produits, c’est l’événement le plus transversal auquel j’ai jamais pris part ; même la Foire de Hanovre, qui est, chaque année, l’un des grands rendez‑vous industriels du printemps en Europe, présente une sélection d'industries plutôt verticale comparativement à celle-ci. Certainement, l’un des premiers éléments qui frappent est le degré impressionnant d’internationalisation avec des acheteurs provenant de plus de 210 régions et pays sillonnant les allées du salon.
Technologies de pointe et solutions vertes
Les innovations industrielles chinoises dans les batteries, le photovoltaïque, les technologies numériques et la fabrication intelligente sont mises en avant, l’accent étant résolument placé sur les technologies de pointe et les solutions vertes.
Parmi les nouveautés figure la Zone des robots de service, vitrine des derniers développements et innovations. On y découvre aussi bien des fabricants d’articulations et de préhenseurs fonctionnant comme une main humaine, que des cobots et unités robotiques mobiles destinés à l’agriculture pour la récolte de fruits ou de légumes tels que les tomates. Et ce n’est pas tout : des concepts innovants de surveillance et de détection sont également présents, qu’il s’agisse de contrôler des zones industrielles dangereuses ou de localiser et secourir des personnes dans une zone d’incendie ou après une catastrophe naturelle.
Comme dans les salons européens, une autre tendance s’impose : les robots deviennent humanoïdes. Dans le domaine des services et de l’interaction homme‑machine, ces formes font clairement sens en permettant aux utilisateurs d’interagir de manière conviviale avec les machines. Les bénéfices en environnement industriel et manufacturier restent toutefois à démontrer. Rappelons‑nous qu’il y a quelques années à peine, personne n’aurait pensé qu’une interface multitouch de 20 pouces serait la solution idéale pour piloter des machines — et l’on sait pourtant ce que les clients exigent aujourd’hui en matière d’IHM.
Avec la montée en puissance des investissements dans la robotique en Chine au cours des dix prochaines années, la taille et la polyvalence de la Zone des robots de service devraient, sans aucun doute, passer à la vitesse supérieure. J’espère sincèrement revenir dans les années qui viennent pour voir, en direct, cette transformation et ces idées novatrices se concrétiser.
Kay Petermann – Rédacteur, IEN Europe