La transformation numérique de l’industrie et la convergence entre systèmes IT et OT ouvrent la voie à des gains de productivité et de flexibilité significatifs. Mais elles exposent également les environnements industriels à des cyberattaques d’une ampleur inédite jusqu’ici, dont les conséquences vont bien au-delà d’un simple arrêt de poste informatique. 15% : c’est le pourcentage d’entreprises françaises ayant subi une cybermenace en 2024, d’après les données de la Direction Générale des Entreprises (DGE). Et ce chiffre n’est sans doute que la partie émergée de l’iceberg : une multitude d’attaques ne sont jamais déclarées, ou même passent inaperçues.
Le Cyber Resilience Act (CRA), qui entrera en vigueur progressivement en décembre 2027, constitue un tournant réglementaire décisif. En effet, cette législation européenne impose aux fabricants et intégrateurs de garantir la cybersécurité tout au long du cycle de vie des produits, depuis la conception jusqu’à la maintenance. Autrement dit, la cybersécurité doit être intégrée en continu au fonctionnement des entreprises, et non plus en réaction aux attaques subies. Dès septembre 2026, toutes vulnérabilités activement exploitées et tous incidents de sécurité graves devront être signalés. Or, en janvier 2025, toujours selon les données de la DGE, 62% des entreprises françaises s’estiment insuffisamment préparées face aux cybermenaces.
L’IA, menace et alliée à la fois
L’intelligence artificielle est désormais au cœur du paysage cybernétique. Elle ne se contente plus d’influencer la cybersécurité : elle en redéfinit les règles, en donnant aux attaquants des moyens sans précédent, tout en ouvrant aux défenseurs des perspectives inédites. Du côté offensif, elle alimente une nouvelle vague d’attaques ultrasophistiquées. Selon le rapport ENISA Threat Landscape 2023-2024, les attaques visant les environnements industriels connaissent une progression constante, alimentée par des ransomwares toujours plus intelligents et par l’exploitation croissante de l’IA à des fins malveillantes. Le récent ransomware PromptLock, boosté à l’IA, illustre de manière éloquente cette évolution, car il est capable de s’adapter dynamiquement à ses cibles industrielles. Mais l’IA agit aussi comme un levier de défense, en renforçant les capacités de détection, d’analyse et de réaction des systèmes.
Au-delà des ransomwares et de leur aptitude à paralyser des infrastructures critiques, les attaques par compromission de la chaîne d’approvisionnement représentent un autre vecteur d’intrusion, tout comme les sabotages ciblés qui ont marqué l’histoire récente –à l’image de Stuxnet, un ver informatique découvert en 2010, conçu pour saboter les centrifugeuses nucléaires iraniennes en manipulant directement les automates industriels; ou encore Triton, un malware découvert en 2017 dans une usine pétrochimique en Arabie Saoudite, qui prenait pour cible les systèmes instrumentés de sécurité (SIS). L’IA renforce ces menaces en rendant les malwares plus polymorphes, capables d’analyser leur environnement et de contourner des solutions de détection classiques. Même les attaques dites traditionnelles comme le phishing, les escroqueries téléphoniques ou l’implantation de portes dérobées (backdoors) bénéficient aujourd’hui d’outils automatisés et personnalisés, dopés par des algorithmes génératifs. Cette double face de l’IA rend d’autant plus urgente l’adoption d’une approche globale et proactive de la cybersécurité industrielle.
Bonnes pratiques pour renforcer la résilience
Face à ce contexte inquiétant, les industriels doivent mettre en place une combinaison de mesures organisationnelles, techniques et de gouvernance. La toute première étape – et sans doute la plus décisive – consiste à segmenter les réseaux. En cloisonnant clairement les environnements IT et OT, il devient possible de contenir une intrusion et d’éviter qu’une attaque locale ne se propage à l’ensemble du système. Cette séparation des zones critiques agit en quelque sorte comme un coupe-feu numérique, une ligne de défense qui conditionne l’efficacité des autres mesures.
Viennent ensuite la gestion rigoureuse des mises à jour, avec une planification des correctifs compatible avec les contraintes de disponibilité propres aux environnements industriels, mais aussi la mise en œuvre de contrôles d’accès stricts, garantissant que seules les personnes autorisées puissent intervenir sur les systèmes sensibles. Ces dispositifs doivent s’appuyer sur des solutions capables de détecter en temps réel des comportements anormaux dans les systèmes OT. Enfin, les industriels peuvent se référer à des cadres reconnus à l’international, comme la norme IEC 62443, qui définit les bonnes pratiques de sécurité pour les systèmes d’automatisation et de contrôle, ou le guide NIST SP 800-82, largement utilisé dans le monde pour sécuriser les systèmes de contrôle industriel. Ces référentiels offrent une méthodologie structurée qui aide les entreprises à évaluer leur niveau de protection et à mettre en place des mesures adaptées à leurs besoins opérationnels.
Évaluer sa maturité en cybersécurité
Pour se conformer au Cyber Resilience Act, une entreprise doit d’abord faire un état des lieux : il importe d’évaluer avec précision son niveau de maturité en cybersécurité, c’est-à-dire mesurer la solidité de ses pratiques actuelles et identifier les points à renforcer. Les modèles d’évaluation inspirés du NIST Cybersecurity Framework ou de l’IEC 62443-2-1 offrent une méthodologie pour mesurer la gouvernance, la gestion des identités, la maîtrise des vulnérabilités et la capacité de réponse. La démarche consiste à débuter par un audit initial afin d’identifier les failles les plus critiques, puis à définir une feuille de route de mise en conformité fondée sur une approche par catégorie de risques. Cette logique permet de hiérarchiser les investissements, de renforcer progressivement la résilience et de préparer les organisations à répondre aux exigences réglementaires.
Analyse en amont…
Au cœur de cette démarche, la sécurisation des firmwares embarqués apparaît comme un enjeu critique. Ces logiciels, qui assurent le fonctionnement des équipements IoT et industriels, constituent souvent la porte d’entrée privilégiée des attaquants. Trop longtemps considérés comme secondaires, ils sont pourtant la première ligne de défense : une compromission à ce niveau peut avoir des conséquences lourdes, car elle affecte directement l’intégrité des systèmes et de leurs données. Renforcer la sécurité des firmwares doit donc être perçu non pas comme une mesure complémentaire, mais comme le fondement même d’une stratégie de cybersécurité industrielle.
Des outils spécialisés permettent désormais d’analyser ces socles logiciels afin d’identifier en amont des vulnérabilités ou des failles de configuration, avant même la mise en production. Par exemple, certaines solutions, comme Exein Analyzer, offrent cette visibilité aux fabricants et éditeurs de solution, qui peuvent ainsi corriger les faiblesses dès la phase de développement et réduire d’emblée les risques en aval.
… pour une protection permanente sur l’ensemble des infrastructures
Une cybersécurité efficace ne s’arrête pas à la conception. Une fois les équipements déployés, il faut assurer une protection continue au cœur même du système. Des logiciels embarqués, intégrés directement dans le système d’exploitation, apportent une couche défensive capable de surveiller en temps réel les appels système, l’activité réseau ou les accès aux fichiers. Ces mécanismes agissent comme un véritable système immunitaire numérique, capable d’identifier et de neutraliser une menace avant qu’elle n’affecte les opérations. Lorsqu’une anomalie est détectée, le logiciel peut réagir immédiatement en bloquant un processus suspect, en isolant une connexion malveillante tout en générant une alerte pour les équipes de sécurité. La solution Exein Runtime, déjà installée sur plus d’un milliard d'équipements, illustre ce type d’approche et est déjà utilisée dans des environnements critiques, où la moindre intrusion peut avoir des répercussions majeures.
Toutes ces solutions s’inscrivent dans l’esprit du Cyber Resilience Act, qui impose une cybersécurité « by design » et continue tout au long du cycle de vie des produits. En combinant anticipation, détection et réaction, elles contribuent à bâtir des infrastructures plus résilientes face à des menaces toujours plus adaptatives. Au vu des défis existants, il n’est pas surprenant de voir qu’un nombre grandissant d’industriels et d’intégrateurs se tournent vers un spécialiste comme Integral System pour des solutions de cybersécurité à la pointe de l’innovation.
A propos d’Integral System : Integral System est une entreprise familiale française fondée en 2003 par des ingénieurs experts en informatique industrielle. La société a pour mission d'accélérer la digitalisation des organisations et d’améliorer leurs performances par l’apport de solutions numériques et technologiques durables. En tant qu’expert reconnu en IoT, IA et automatisation, Integral System se spécialise dans la distribution, la personnalisation et l'assemblage de matériel informatique industriel.







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