Rencontre avec Jean Baptiste Fournaise, directeur général de Schmersal France

Jean Baptiste Fournaise nous présente les activités du groupe allemand Schmersal, spécialisé dans la sécurité en milieu professionnel. Avec 7 sites de production, il emploie 2000 personnes dans le monde pour un chiffre d’affaires de 300 M€.

  • Jean Baptiste Fournaise, directeur général de Schmersal France
    Jean Baptiste Fournaise, directeur général de Schmersal France

Spécialisé dans la sécurité en milieu professionnel, le groupe allemand Schmersal s’est rapidement développé. Pouvez-vous retracer son historique et détailler les étapes de son implantation internationale ?

Jean Baptiste Fournaise : Schmersal a débuté ses activités en matière de sécurité homme-machine au lendemain de la seconde guerre mondiale. Outre ses quatre usines allemandes qui desservent l’Europe, le groupe s’est ensuite développé à l’international avec, aujourd’hui, 7 sites de production. Il s’est installé dans la banlieue de São Paulo, au Brésil, en 1974, puis à Shangaï pour les marchés d’Asie du Sud-Est en 1999, et à Bengalore, en Inde, en 2013. A partir du Brésil, nous couvrons les besoins en Amérique du Sud, mais aussi en Amérique centrale et en Amérique du Nord grâce à l’accord de libre-échange en vigueur sur ce continent. Les lignes de production de chacune de nos usines sont montées en Allemagne, puis les différents éléments qui les composent sont envoyés et remontés sur place, garantissant notre savoir-faire.

 

En quelques chiffres clés, quelle est l'importance du groupe Schmersal au niveau mondial : chiffre d’affaires, nombre de salariés, de filiales… ?

Jean Baptiste Fournaise : Nous travaillons avec des distributeurs et des filiales commerciales hors d’Allemagne depuis les années 1950. La filiale française a été créée en 2005. Nous avons au total 20 filiales dans le monde et une trentaine de distributeurs spécialistes (VAR). Installé à Wuppertal, le groupe emploie 2000 personnes pour un chiffre d’affaires de 300 M€. Il s’est en partie développé grâce à la croissance externe. Il a notamment acquis la société Elan en 1997, qui produit des relais, de la boutonnerie, des organes de sécurité et des automates de sécurité, Safety Control, spécialisé dans les barrières immatérielles, en 2008, et Böhnke + Partners, un fabricant d’armoires d’ascenseurs, en 2013.

 

Schmersal répond aux attentes et aux exigences de nombreuses industries, mais quelle est précisément l'étendue de son offre ?

Jean Baptiste Fournaise : Située dans l’est de la Ruhr, qui reste aujourd’hui une région de premier plan pour le travail du métal, Schmersal s’est orienté lors de sa création vers la fabrication de composants électriques et électromécaniques et de produits de commutation pour la sécurité des plateformes élévatrices et des ascenseurs. Aujourd’hui encore, Schmersal reste spécialisée dans les produits de sécurité et les interfaces homme-machine permettant de protéger les opérateurs contre des dangers que pourraient potentiellement provoquer les équipements qu’ils manipulent. Notre gamme compte, parmi plus de 25 000 produits, des commutateurs de sécurité, des dispositifs d’interverrouillage, des interrupteurs d’arrêt d’urgence, des capteurs de sécurité, des tapis sensibles de sécurité, des barrières immatérielles de sécurité et des interrupteurs de fin de course, regroupant aussi les capteurs de fin de course, les commutateurs de position et les micro-interrupteurs.

 

Quelles sont les orientations privilégiées en termes de R&D et d’innovation ?

Jean Baptiste Fournaise : Experts dans le domaine de la sécurité au travail, les ingénieurs R&D du groupe Schmersal élaborent des dispositifs et systèmes pour toutes les situations et applications possibles. Nous nous concentrons sur trois secteurs d’activité : la technologie des ascenseurs, la technologie de l’automatisation et la technologie de la sécurité. La R&D est réalisée principalement en Allemagne, mais il y a aussi de la R&D locale pour les besoins spécifiques. Les produits les plus innovants sont aussi souvent les plus compacts par rapport à l’offre de la concurrence, comme l’AZM40, le plus petit dispositif d’interverrouillage électronique au monde dédié aux portes ou capots de fermeture. Outre les machines compactes, la R&D Schmersal travaille aussi activement sur les fonctions comme l’IO Link pour répondre aux dernières exigences de l’industrie 4.0.

 

Comment analysez-vous le marché de la sécurité et quelles sont vos perspectives à moyen terme sur le marché national ?

Jean Baptiste Fournaise : La filiale française de Schmersal emploie 22 personnes à Seyssins, près de Grenoble. En matière de sécurité, les acteurs majeurs sont, pour la plupart, européens, hormis quelques sociétés japonaises et américaines telles que Omron et Rockwell. L’offre s’est fortement développée, ces dernières années, avec la directive « machines » et avec la norme DIN ISO 14119, obligeant les industriels à se conformer aux exigences de la réglementation européenne. Les entreprises sont, en effet, responsables de la sécurité de leurs moyens de production selon cette réglementation. Cela a entraîné un fort besoin de remise à niveau en matière de sécurité depuis une dizaine d’années. Le volume d’affaires sur la vente de produits a peu progressé en valeur, nous amenant à réaliser des marges moins élevées, mais il a progressé en termes de quantités de produits vendus en raison de la baisse des prix provoquée par une concurrence accrue. En revanche, la demande de services, de conseils et d’accompagnements, apparue en même temps que les normes de sécurité plus drastiques, nous a permis de conforter notre position, et cette tendance devrait encore se renforcer avec l’évolution vers l’industrie 4.0.

Journaliste business, technologies de l'information, usine 4.0, véhicules autonomes, santé connectée

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