Rencontre avec Serge Catherineau

Ethernet/IP :vers un réseau industriel unique Le réseau industriel : c’est la colonne vertébrale du système de production de l’entreprise. Dans un monde où ouverture, pérennité, interopérabilité,communication sont les maîtres-mots, l’avenir passe par l’avènement d’un réseau ouvert basé sur un protocole unifié : Ethernet/IP (Ethernet/Industrial Protocol). Questions/réponses avec Serge Catherineau, responsable marketing automation France chez Schneider Electric

Ethernet dans l’atelier, on en parle depuis quelques temps déjà, où en est-on aujourd’hui?

Serge Catherineau: Dans les années 2000, les uccès exponentiel des technologies Web basées sur IP (Internet Protocol), a transformé, dans le monde informatique, les deux standards TCP/IP et Ethernet 802.3 en une solution réseau de communication universel. Ethernet TCP/IP poursuit alors sa progression del’informatique de gestion de l’usine vers l’atelier,où il remplace très vite la classique liaison série à19200 bds grâce à son débit alors de 10 Mdps. Le protocole Modbus, simple et déjà interopérable avec les environnements informatiques, est alors encapsulé au-dessus des couches TCP/IP pour devenir Ethernet Modbus/TCP. Avec plusieurs millions de noeuds, il s’impose comme le premier standard de communication industriel (source ARC2006).

Mais les attentes des industriels sont pragmatiques. Ils réclament de disposer d’un réseau unique aux performances «temps réel»,pour couvrir leurs besoins de communication :de la gestion jusqu’aux capteurs/actionneurs. Ils attendent un protocole, unifié et standardisé, rendant directement interopérables les produits issus de différents fournisseurs. Utilisé par tous au quotidien, Ethernet s’est banalisé, et son évolution technologique, pourtant bien réelle, peut passer inaperçue. Doté du protocole CIP (Common Industrial Protocol), Ethernet, dont le coût a fortement diminué pour des performances toujours améliorées, répond aux exigences «temps réel» des procédés industriels et poursuit sa descente dans l’atelier, pour couvrir tous les besoins de communication de la gestion jusqu’aux capteurs/actionneurs.

C’est la raison pour laquelle Schneider Electric, qui avait déjà ouvert la voie de l’ouverture et la transparence d’accès à ses équipements avec son concept Transparent Ready, a rejoint l’ODVA (OpenDevice Vendors Association) en 2007. Cette association internationale qui regroupe plus de 300 constructeurs est dirigée par Sisco, Eaton,Rockwell, Omron et Schneider Electric. Sa mission :standardiser et promouvoir le protocole CIP.

Concrètement, quels en sont les bénéfices pour l’utilisateur?

Serge Catherineau: FCe protocole a les performances «temps réel»(temps de réponse, déterminisme, etc.) pour gérerdes E/S et des capteurs/actionneurs comme sur les anciens bus de terrain propriétaires. Associé à la diminution du coût du point de connexion Ethernet de sa nouvelle topologie linéaire en bus avec le Daisy Chain, ce standard de l’ODVA a tous les atouts pour «courir du haut en bas de l’atelier». Son adoption par les grands constructeurs mondiaux de produits d’automatisme comme«réseau coeur» de leur stratégie, est de nature à créer la convergence vers le standard Ethernet Industriel universel. Indépendant, ce standard sera alors la garantie d’interopérabilité multifournisseurs tant attendu par les industriels.

Mais qui dit nouveau standard, dit nouveaux investissements, non?

Serge Catherineau: Dans notre cahier des charges, il n’est pas question d’adopter un nouveau standard qui obligerait les utilisateurs à remettre en cause leurs réseaux Ethernet existants sur leurs installations déjà équipées. Les spécifications Modbus ont donc été intégrées par l’ODVA, ce qui assure d’emblée la pérennité de la base installée Modbus et préserve ainsi leurs investissements.