Rencontre avec Claunel Massies, directeur général de Wika France

Claunel Massies nous présente les activités de Wika, spécialisé dans l’instrumentation de mesure de pression et de température. La filiale française, basée à Herblay (Val d’Oise), compte 7 sites et réalise un chiffre d’affaires de 35 M€.

  • Claunel Massies, directeur général de Wika France
    Claunel Massies, directeur général de Wika France

Wika s'est rapidement développé au cours de ses dernières années. Pouvez-vous nous retracer son historique et les étapes de son développement ?

Claunel Massies : Wika est une société familiale d’origine allemande créée en 1946 par deux ingénieurs, Alexander Wiegand et Philipp Kachel, d’où son nom. La mesure de pression et la mesure de température sont dans son ADN, puis le groupe s’est diversifié vers la mesure électronique de pression et la mesure électrique de température dans les années 1980. Aujourd’hui, le groupe est devenu un fabricant d’instruments de mesure multigrandeurs très présent en France et à l’international. Outre la mesure de pression et de température, nous proposons la mesure de niveau, de débit, de force, et des instruments de mesure pour l’étalonnage. Le développement international a débuté dès les années 1970. La filiale française a été la deuxième à avoir été créée en 1963, après la filiale suisse. A présent, Wika compte 43 filiales dans le monde.

 

En quelques chiffres clés, quel est l'importance du groupe Wika : chiffre d’affaires, nombre de salariés, de sites de production… ?

Claunel Massies : Wika réalise un milliard d’euros de chiffre d’affaires dans le monde avec un effectif de 10 000 personnes et fabrique 50 millions d’instruments par an. Le groupe compte 13 sites de production dans le monde et nous produisons la plupart de nos instruments de mesure là où ils sont vendus. Plus de 90% de nos instruments de mesure vendus en Europe sont fabriqués en Europe. Et en France, 95% du chiffre d’affaires est issu de fabrications européennes. Nos instruments sont peu encombrants et légers, ce qui justifie une production locale. A partir des centres de production en Allemagne, en Italie, en Pologne, en Suisse et en France, nous couvrons l’ensemble de la gamme. Nous avons aussi des usines au Brésil, au Canada, en Chine, en Inde, en Afrique du Sud et aux Etats-Unis.

 

Que représentent les investissements de Wika en R&D ? Quelles sont les orientations privilégiées et ses produits les plus innovants ?

Claunel Massies : Wika vient de réaliser son plus important investissement industriel avec l’implantation d’un nouveau centre de développement technologique de 24 100 m2 sur trois bâtiments, à Klingenberg, près de Francfort, en Allemagne. Il représente une dépense de 50 millions d’euros et a été inauguré début septembre. Il s’accompagne d’une refonte de notre approche vers des produits intelligents et connectés. Nous sommes passés du statut de fabricant de composants à celui d’offreur de solutions et d’intégration de services. Par exemple, un nanomètre peut transmettre des informations sans fil afin d’éviter à l’opérateur de se déplacer. L’époque où le client s’adaptait à l’offre est révolue, c’est maintenant le fabricant qui s’adapte aux besoins du client. Cela implique un effort conséquent en R&D. Le groupe recrute en moyenne 50 ingénieurs de plus par an, et aujourd’hui, nous avons 300 à 400 personnes en ingénierie R&D.

 

Quelle sont aujourd’hui l’importance et les principales activités de Wika en France ?

Claunel Messies : Nous employons 120 personnes en France dont 40 ingénieurs R&D pour un chiffre d’affaires de 35 millions d’euros. Nous avons au total 7 sites physiques sur le territoire français. Le siège est à Herblay, près de Paris. En France, nous effectuons des recherches sur les objets connectés et l’IoT industriel, par exemple dans les domaines de la mesure de viscosité et la mesure de température dans les applications liées à l’énergie. Comme dans l’ensemble du groupe, nous avons beaucoup d’activités de recherche autour de la consommation d’énergie.

 

Quels sont vos objectifs à moyen terme sur le marché national ?

Claunel Messies : Le marché est très concurrentiel et mature. Dans les domaines dans lesquels nous sommes positionnés, nous avons une offre beaucoup plus large que celle de la concurrence. Nous avons pris un vrai tournant technologique avec l’industrie 4.0. Les industriels français cherchent des solutions pour accomplir leur démarche de relocalisation d’usines qui leur assure une sécurité industrielle. La recherche de solutions pour nos clients est le premier moteur de notre développement, et elle devrait nous permettre de doubler notre chiffre d’affaires à moyen terme.

Journaliste business, technologies de l'information, usine 4.0, véhicules autonomes, santé connectée

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